Écouter son enfant lorsqu’il a un problème
Un des outils Gordon qui a changé beaucoup de choses pour moi, c’est la question de savoir « à qui appartient le problème ? ». Face à une situation problématique que je vis à un instant T avec l’un de mes enfants, je me demande régulièrement intérieurement : « À qui appartient le problème ? ».
À moi ? À mon enfant ? À nous deux ? Ou au contraire : tout va bien, il n’y a pas de problème ? En fonction de la réponse que je vais apporter à cette question, je vais pouvoir choisir la posture adaptée.
Par exemple, si il s’avère que mon enfant vit un problème, la priorité est alors de l’écouter. Et pour cela, l’outil proposé par Thomas Gordon est l’écoute active.
Je reformule ce que l’enfant me dit, sans interprétation ni jugement, puis je nomme l’émotion que je perçois chez lui. Cela va permettre à l’enfant de s’apaiser, de s’exprimer, de se sentir réellement compris et entendu.
Cela permet également au parent de ne pas se faire déborder par ses propres émotions, et d’aider l’enfant à cheminer pour trouver par lui-même des solutions à son problème.
Identifier « à qui appartient le problème ? » et pratiquer l’écoute de mon enfant lorsqu’il vit un problème qui ne m’appartient pas, m’a permis de prendre du recul dans ce que je vis en famille, de mieux gérer certaines situations, d’avoir un comportement plus adapté et me sentir moins démunie.
Une situation concrète pour illustrer mon propos
Lorsque j’ai découvert Gordon, mon second fils était alors en CP. Le temps des devoirs et de la lecture était très souvent un moment difficile. Il n’avait pas du tout envie de faire son travail, il criait, pleurait, se roulait par terre. Et moi, je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas faire ça rapidement pour être débarrassé. Je m’opposais, je criais, je m’énervais, et parfois bien plus que lui. Et je n’avais pas envie d’être cette maman-là… je n’étais pas à l’aise et je me sentais démunie.
J’ai pu trouver une autre posture qui a débloqué la situation en comprenant que le problème appartenait à mon fils, qu’il s’agissait au départ d’un problème qu’il éprouvait face à ses devoirs ; c’est à dire qu’à la base, c’est lui qui vivait mal cette situation et faire ses devoirs le mettait dans tous ses états. Je pouvais l’aider en l’écoutant. J’ai donc cherché à le rejoindre en écoutant ce qu’il avait à me dire et ce qu’il ressentait.
J’ai verbalisé ce qu’il se passait pour lui : certains soirs il était fatigué, d’autres soirs il avait soif, parfois il avait besoin d’un moment d’attention, parfois il n’avait juste pas envie. Et le fait que je le dise, lui montrait que je l’avais compris et lui permettait finalement de se mettre au travail.
Je me souviens d’un jour où je lui ai dit : « Tu ne veux pas faire tes devoirs. Ce soir, tu te sens vraiment très fatigué. » En m’entendant refléter son sentiment, mon fils s’est apaisé… Nous avons ensuite évoqué ensemble quelques solutions et j’ai même proposé d’écrire un mot à la maîtresse pour expliquer cet état de fatigue. Devinez quoi ? Mon fils m’a finalement répondu « Non maman, c’est bon. Oui, je suis très fatigué, mais je vais faire mes devoirs. »
Cette question de « à qui appartient le problème » est un outil puissant qui nous aide en tant que parent à accompagner au mieux nos enfants !
En résumé :
– face à une situation difficile avec un de nos enfants : identifier « à qui appartient le problème », autrement dit « qui au départ vit mal la situation » ?
– quand c’est notre enfant qui a un problème : l’écouter avec l’écoute active – reformuler ses propos et refléter son émotion désagréable en évitant les obstacles à la communication.
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A bientôt !
Edwige Grouin, formatrice Gordon